"Notre vision de la criminalité informatique doit impérativement évoluer. La généralisation de l'utilisation d'Internet dans les grandes entreprises, le développement des connexions haut débit dans les PME/TPE, la multiplication des réseaux de communication et l'accès simplifié et continu aux données sensibles dans les organisations sont autant d'éléments qui s'accompagnent d'un besoin croissant de sécurité. Or, la technique ne peut à elle seule résoudre tous les problèmes de sécurité de ce nouveau monde. Non seulement le risque zéro n'existe pas en technique, mais surtout, l'organisation et le droit sont le complément désormais obligatoire des technologies de protection. Des directives techniques ou d'une politique de sécurité purement technique, nous devons passer à une doctrine de la sécurité. Aujourd'hui les entreprises sont reliées en permanence par une porte dérobée plus ou moins blindée à une multitude d'autres entreprises ou d'autres organisations plus ou moins fixes, elles-mêmes reliées à d'autres. Sur les chemins, les contenus passent d'une auberge (appelée routeur) à une autre jusqu'à la destination finale. C'est la grande force d'Internet qui consacre l'ouverture des systèmes d'information, mais également sont point de vulnérabilité. (…) Nous passons sur ces réseaux une grande partie de notre vie (…). L'accompagnement tant juridique que technique généré par l'utilisation d'Internet est au coeur de l'engagement de ce livre."

"L'examen de la politique nationale, des organismes de renseignement, des problèmes de protection et sécurité, permet de bien cerner l'intelligence économique d'aujourd'hui. L'entreprise peut alors se lancer dans l'intelligence économique régénérée pour atteindre deux objectifs clés: être plus compétitive; être plus créative, plus innovante. Cela implique de: réaliser la surveillance systématique des secteurs technologiques, du marché et de la concurrence, puis l'exploitation rationnelle des données captées; savoir collecter et exploiter l'information informelle en respectant l'éthique et la déontologie; privilégier le côté offensif: saisir les opportunités de développement, sans négliger la nécessité de détecter en permanence les dangers et de s'en protéger. Allant plus loin, nous proposons une intelligence économique élargie, englobant le benchmarking, pour améliorer constamment la compétitivité en s'inspirant des meilleurs. Nous montrons enfin comment coupler intelligence économique élargie et créativité par la mise en place de groupes mixtes chargés de faire émerger de nouvelles technologies manufacturières ou organisationnelles."

"Le spectateur ordinaire et quotidien du monde professionnel ne peut manquer d'observer, depuis maintenant une quinzaine d'année au moins, la pénétration et la généralisation progressive de travailleurs qui manipulent et traitent des données, des informations et des savoirs, la plupart du temps avec des supports informatiques. Des milliers d'écrans et de dispositifs associés, fixes et portables, se sont littéralement imposés dans la plupart des espaces professionnels (sans même parler des implantations à domicile), avec des milliers de travailleurs rivés sur leur moniteur. Un terme, faute de mieux, s'impose progressivement pour englober ces populations: on parle de travailleurs du savoir et, parfois, de travailleurs de la connaissance. Le terme de travailleurs numériques peut également être utilisé! (...). Face à ce qu'il convient bien de qualifier de concept valise, nous nous proposons, dans ce chapitre d'ouverture, de porter d'abord un regard sur deux champs très différents, susceptibles cependant de nous apporter un premier éclairage. Nous ferons ainsi appel successivement à l'INSEE et sa nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS), puis à ce qu'il est convenu d'appeler la 'littérature managériale'. Nous pourrons présenter ensuite notre propre grille de lecture permettant de mieux appréhender cette population."