"Le 'commerce électronique' est devenu une appellation générique pour qualifier l'Internet à usage des entreprises, lorsque celui-ci est exploité dans une optique commerciale, marketing ou financière. Qui se souvient aujourd'hui des expressions 'les autoroutes de l'information' ou 'les plates-formes en ligne', censées décrire la communication entre particuliers sur le support de réseaux informatiques fermés? En quatre ans, grâce à Internet, le monde a découvert qu'il était possible de communiquer avec un nombre d'interlocuteurs quasiment illimité, pour un coût mesuré. Et dans ce même délai s'est construit un métier, avec ses règles, ses acteurs engagés, ses réseaux personnels et vraisemblablement des certitudes. Parce que, pour un décideur qui doit engager son entreprise dans une stratégie fortement impliquante, rien n'est pire que le doute et la liberté. Il est si bon de voir la route loin devant soi. On peut déporter son véhicule un peu à gauche, un peu à droite, mais dans tous les cas on garde toutes ses chances lorsque l'on reste en deçà de la ligne jaune. Sur Internet, tout va trop vite, les succès de bourse, les échecs commerciaux, le triomphe des standards ou les erreurs technologiques. Telle entreprise est portée à des niveaux de valorisation sans équivalent, pour être oubliée deux années plus tard. Son modèle économique reposait sur du vide, voire de l'anti-matière…"